Hypnose, kesako
Un mot chargée d’un lourd passé qui a vu défiler druides, shamans, sorciers, exorcistes, magnétiseurs dans la plupart des civilisations, l'hypnose a longtemps été associée à la magie et fortement teintée d'obscurantisme.
Ce n'est qu'au 18e siècle que la science a commencé à s'intéresser au phénomène. Et petit à petit, en avançant dans le temps, l’hypnose a pris du galon, avant d’être finalement reconnue comme une science à part entière et non pas un don du ciel attribué à quelques forces occultes.
L’hypnose plonge le patient dans un état psychologique particulier qui s’apparente à la mise en sommeil, pour ouvrir un peu plus l’esprit, un peu comme une transe, assez calme et relaxante. Le comportement cérébral est alors modifié, perméable, absorbant consciencieusement ce qu’il voit ou entend à ce moment-là. Au cours de la séance, la personne, guidée par le thérapeute, atteint un niveau de conscience qu’elle ne maîtrise pas au quotidien. Le praticien mène l’individu jusqu’à cet « état » par la voix, qu’il rend extrêmement sereine et rassurante et également le regard, le poussant à « décrocher » des perceptions alentour et de son niveau de conscience habituel. Les tensions se relâchent, les paupières se ferment, souvent très lourdes. L’individu visualise des êtres, des paysages, des situations, conduit par les instructions de l’hypnotiseur, un peu comme dans un rêve.
Le processus de relâchement, nommé "pré-induction" est progressif et le thérapeute en contrôle les avancées. Vient ensuite la phase d’induction durant laquelle la somnolence peut se produire. En tout temps, le patient reste conscient de ce qui se passe autour de lui. Il demeure en contact permanent avec l'hypnotiseur qui s'assure de la bonne compréhension des directives par un lever de main, un clignement des yeux, une parole... Autant de gestes distinctifs qui lui permettent aussi d'évaluer le lâcher-prise. À ce moment-là, l’esprit de l’individu est en quelque sorte « prêt » à recevoir les suggestions du thérapeute, comme ne plus avoir besoin de la cigarette, ressentir l'apaisement, faire disparaître une peur, une douleur, réconcilier la personne avec la nourriture, débloquer des conflits internes... et toute problématiques pour laquelle la personne a consulté et souhaité une séance d’hypnose. Le patient peut être passif physiquement ou non. L'hypnothérapeute peut en effet lui demander des réponses à des questions, de formuler des ressentis, de faire des gestes... Tout cela dans un état de réceptivité intense. À la fin de la séance, le praticien ramène la personne toujours par la voix vers la phase de « réveil » et la reprise de conscience avec la réalité et le quotidien. L'esprit pourra alors faire son cheminement dans les jours qui suivent et s'il ne réinstaure pas les blocages, ressentira rapidement les effets de la séance. Plusieurs consultations peuvent selon les cas être envisagées.
En sus de ces thérapies spécifiques, l’hypnose s’est distinguée dans le milieu médical et chirurgical comme anesthésiques pour des patients réfractaires ou allergiques aux méthodes traditionnelles. Force est alors de constater que les effets secondaires des opérations sont minimisés et que la récupération est plus rapide. De plus le patient étant parfaitement détendu, l’opération en est elle-même facilitée. Elle intervient aussi de plus en plus dans le traitement de douleurs chroniques pour lesquelles le corps médical reste impuissant ou pour soulager les effets de traitements lourds et douloureux. Utilisée en accompagnement ou en second secours après les tentatives classiques, elle n'en demeure pas moins de plus en plus présente au sein des hôpitaux et s'attire la faveur de nombreux médecins qui y ont recours.
Aujourd'hui, de nombreux centres forment des professionnels aux diverses techniques de cette médecine complémentaire, qui aide à apaiser bien des maux.