Hypnotiseurs célèbres
Depuis que l’hypnose existe, différentes personnalités se sont distinguées à travers les siècles.
Des pères fondateurs, à ceux qui en ont défendu les techniques face à la médecine et aux scientifiques réfractaires, en passant par les hypnotiseurs à grand spectacle qui ont plutôt concouru à alimenter les légendes et l’aspect magique de l’hypnose, nombreux sont ceux qui ont écrit ses pages les plus célèbres. Mais attachons-nous plutôt à découvrir ceux qui l’ont fait reconnaître comme une médecine alternative, ceux qui ont cru en ses vertus de grande soigneuse, entrant ainsi par la « petite » porte du monde scientifique !
En 1773, le docteur Frank Anton Mesmer considéré comme le fondateur de l’hypnothérapie fait une découverte incroyable à une époque où les anesthésiants n’existent pas vraiment. Il observe qu'en plongeant ses patients dans un état de transe, la douleur de leurs blessures s'efface. Le corps médical restant peu convaincu, il met un patient sous hypnose le temps d’une amputation. Sa technique acquiert alors une certaine notoriété, même si les plus réfractaires continuent de le discréditer. Il travaille par la parole, en fixant le malade dans les yeux, apaisant toutes les tensions et les maux.
À cette époque, dans l'esprit populaire, la limite entre l’hypnose et le paranormal est excessivement mince. Si certains s’accordent pour reconnaître les bienfaits de la technique d’autres parlent toujours de comportements diaboliques. D’autant plus que la pratique se fait dans un esprit grand spectacle qui n’arrange en rien la perception diabolique de l’hypnose qui finit d’ailleurs par être interdite. Mesmer est alors obligé de fuir Paris où il exerçait. L’un de ses disciples, Armand de Puységur prend la relève. Il s’appuie sur le nouveau concept de la suggestion, parlant aux malades pour les orienter. Il traite ainsi des centaines de cas dans des épisodes de somnambulisme appelés sommeil magnétique.
James Braid, un chirurgien écossais, démontra au milieu des années 1800 que l’hypnose est un savoir et non pas un don ou le fait de quelques illuminés magiciens. Grâce à lui, on découvre que l'hypnose peut être auto appliquée, dévoilant ainsi les prémices de l’auto hypnose.
À la même époque, Jean-Marie Charcot qui officie à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris établit la nécessité de se pencher sur l’hypnose en tant que science, notamment auprès des malades relevant de la psychiatrie. Ses travaux serviront de références à de nombreux chercheurs.
Milton Erikson, psychologue et psychiatre américain, consacra à partir de 1923 bon nombre de ses travaux sur les atouts de l’hypnose. Il accumule les expériences, les conférences et forme quelques disciples lors d’atelier à travers tous les États-Unis. Son approche de l’hypnothérapie intégrait pour la première fois un concept humaniste, spirituel, une écoute particulière, plus en douceur basée sur la compréhension des patients. Elle était souple et humaine, prenant en compte la nécessité de mobiliser ses ressources intérieures pour venir à bout de souffrances ou de mal-être. Contrairement à ses prédécesseurs, Erikson mise sur l’échange, la communication avec ses malades. Il montre que les maux doivent être compris en profondeur et que le praticien se doit de diriger les malades vers le bien-être, vers l’envie personnelle de se libérer. Erikson ouvre ainsi la porte à toutes les médecines alternatives, à un courant de pensée qui mettra de nombreuses années à émerger, déterminant pour la relation homme-médecin, souffrance-douleur. Des années plus tard, des instituts continuent de former des spécialistes de l’hypnose eriksonienne, partout dans le monde.
Utilisée à des voies médicales ou psychothérapiques, l’hypnose doit tout à ces hommes qui ont cru en elle.